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Urbain BRUZY

UN TENOR D 'OPERA

Urbain BRUZY ( 1871-1924)

Un Catllanais célèbre du début du XXème siècle sort de l’ombre.

Deux descendants de la famille Bruzy habitent à Catllà : Yolande RIQUE-GALEYRAND et Barthélémy VERNET

Urbain Bruzy est né à Catllar le 31 décembre 1871 , fils de Michel Bruzy et de Marguerite Freixe , qui habitaient rue dite Carré Grand et tenaient un commerce d’épicerie , dans cette maison  achetée en 1882 à sa belle – sœur Rose Freixe épouse Rajau.

 La famille Bruzy comptait six enfants :

Jean – Michel ( 1853), Rose ( 1858), Léontine ( 1863), Anne (1866) Marguerite ( 1869) et Urbain ( 1871)

 Marguerite Bruzy, célibataire, restera à Catllar dans la maison familiale et Rose Bruzy épousera Raymond Vernet

Aujourd’hui la maison appartient à Barthélémy Vernet le petit-fils de Rose, et cousin de Urbain

 En 1897, Urbain Bruzy part à Lyon rejoindre son frère Jean –Michel , pour y travailler comme employé de commerce.

Il rencontre alors Mathilde Gamot à Genay (69) , dont le grand-père Charles-Médéric Gamot était Directeur des Conditions de la soie  à Lyon et l’épouse le 29 juin 1897

Il aura 4 enfants : Pierre (1898-1957), Marguerite ( 1901-1969), Odette ( 1902-1942) et Jacqueline  (1919)

 Urbain , poussé par sa femme qui vient  de « découvrir sa voix », commence à prendre des cours de chant au Conservatoire de Lyon et après de brillantes études, il part à Paris achever sa formation de ténor sous la direction du Maître Téqui et débutera à Nice en 1899 dans le rôle de Faust

 Ensuite il part en tournée , et se produit au Capitole  de Toulouse dans La Favorite, Gringoire, L’ Africaine , Esclarmonde, Dejarnire  et Sigurd entre autres de 1901 à 1902, puis Montpellier l ‘accueille de 1902 à 1903 pour Faust, La Favorite, Carmen et enfin Perpignan où il fait la saison de Pâques

Et la troupe part dans l ‘Est de la France de 1903 à 1904 pour se produire dans les théâtres de Nancy , Metz et Troyes de nouveau dans Faust, La reine de Sabba, Samson et Dalila, Tannhauser  et La Favorite

Au théâtre de Troyes, Urbain Bruzy fait une chute sur le plancher de la scène mal entretenu et se casse le poignet

La fracture réduite et le bras appareillé et en écharpe, il se produit dans Mireille et Carmen, et est ovationné à vingt reprises par le public, et remercié par un tonnerre d’ applaudissements.

 Les tournées s’enchaînent de 1904 à 1906 sur Paramé, Toulon, Troyes de nouveau puis Marseille.

Urbain joue dans Louise, Sapho , Manon, Messaline , Samson et Dalila , Vasco de Gama

Il est déjà fort apprécié du public et la presse de l ‘époque l’encense et vante ses dons de ténor

 De 1906 à 1907, Urbain part vers de nouveaux théâtres, Nantes , Tours et Poitiers pour d’autres opéras

Il produit la meilleure impression dans le rôle du Chevalier des Grieux dans Manon , et apparaît comme un ténor de ressources qui pourra soutenir le répertoire très varié qui lui impose Nantes (Carmen, Wilheim Meister, Werther, La Damnation de Faust , Marie-Madeleine et La Tosca)

 Hélas, la presse locale ne lui fait pas de cadeau ; les critiques sont sévères, non pas sur ses talents de ténor, mais sur sa façon de s’exprimer dans les parties dialoguées du personnage de Don José dans Carmen particulièrement

 On lui reproche d‘être gêné , maladroit, de parler « de travers » , sans doute à cause de son accent du fin fond de la Navarre, de « rouler les rrrr comme un Brésilien », d’être un « étranger » et d’avoir une diction terriblement défectueuse, tout ceci se résume être un  sérieux écueil pour un ténor d’opéra !!!

 Mais sa carrière bien en mains , sûr de son talent, Urbain part à la conquête de l ‘Europe en allant se produire à Naples pour une saison courant 1907 ,  puis à Genéve dès octobre 1907 avec la troupe Huguet , pour jouer dans Carmen, Samson et Dalila, Werther, Manon , Rigoletto, Le Trouvère, La Traviatta, La Favorite, Paillasse et Thérèse où il rencontre  un franc succès

 Il quitte Genève en 1908 pour la France ( Lyon , Poitiers, Boulogne sur Mer) et repart de nouveau l’étranger , en Belgique à Liège d’octobre 1908 à octobre 1909

Une nouvelle tournée l ‘attend en France de 1909 à 1911 en passant par Rouen, Dijon, Grenoble, Poitiers , Bordeaux et Lille  où il interprétera le rôle de Marie – Pierre dans La Glu au Grand Théatre début 1911

 Et c’est le grand départ vers les Etats-Unis d’ Amérique , la Louisiane , La Nouvelle-Orléans  où il séjournera jusqu’en 1912

Il rencontre un vif succès dans Faust, Carmen , La Tosca et La Traviata , mais la troupe aura rencontré pas mal de déboires

Et c’est le retour en France pour la saison 1912- 1913 au théâtre de Besançon, et la guerre arriva !!

 Urbain Bruzy est mobilisé comme caporal réserviste dans l’Infanterie et rejoint l’armée le 16 décembre 1914. Il sera démobilisé le 15 décembre 1918.

 A cause de sa petite taille, 1m64 seulement  , il n’aura malheureusement jamais pu entrer à l’Opéra de Paris, le Palais Garnier

 Urbain Bruzy , domicilié 15 Villa du Château à Bois Colombes ( 92) , après la Première Guerre Mondiale, était inscrit sur l’ Annuaire des Artistes, comme artiste lyrique.

Il décèdera entre mars 1924 et mars 1925 : la mention « décédé » apparaît sur les listes électorales de la Mairie de son domicile mises à jour en mars 1925 sans autre mention

 Aujourd’hui , personne ne connaît ni la cause, ni la date exacte ni le lieu de son décès,et un « mystère » plane sur le lieu de son inhumation.

 Sa fille Jacqueline, âgée de 87 ans, et sa petite-fille Vivette de 82 ans, se souviennent s’être rendue maintes fois étant enfants sur la tombe de leur père et grand-père au Cimetière de Bois-Colombes, or la Mairie n’a aucune trace d’achat de concession au nom de Bruzy !!!!!

 On ne trouve aucune trace non plus de sa carrière dans les différentes archives nationales ; il ne nous reste aujourd’hui que les coupures de presse que son épouse avait soigneusement découpées et collées dans un cahier d’écolier !

 Qu’est devenu le grand ténor ? Enseveli dans l’oubli quelque part en France ?

Sans nul doute !!!

 Recherches effectuées par Danièle et Jean-Bernard BROMET, petit-fils de Urbain BRUZY

Article publié dans « Le fil à Soi » en Décembre 2005 par les « Els Amics de Catllà » représenté par Yvan Marquié

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